On pourrait penser que la flatterie est facile à démasquer, que certains compliments sont trop voyants pour être trompeurs, mais le fait est qu’il faut accepter le plaisir de se sentir flatté. En effet, l’art de la flatterie enseigne qu’il n’est pas toujours nécessaire d’exagérer pour flatter efficacement, mais quelques mots prononcés au bon moment suffisent pour changer à la fois le comportement et le jugement de ses semblables. Il est donc préférable de flatter avec parcimonie. L’exagération, l’inadéquation et la répétition d’un compliment donnent l’image d’une approche systématique et mensongère, et le flatteur est donc perçu comme quelqu’un qui manque de sincérité et le compliment est déprécié. Ceux qui utilisent efficacement l’art de la flatterie, du vendeur au séducteur, savent au contraire que le compliment doit être exclusif et doit mettre en valeur un aspect ou un choix de la personne à laquelle il s’adresse.

Dans le cadre d’une expérience menée dans la rue, on a demandé à des jeunes hommes de ramasser des jeunes femmes qui marchaient seules et de les convaincre de prendre un verre avec elles sur la terrasse d’un bar. Dans un cas, la question était simple et seulement 9% des jeunes femmes ont accepté. Si, par contre, avant de poser la question, le jeune homme a dit à la jeune fille qu’elle était vraiment charmante et qu’elle savait s’habiller avec goût, 22% des filles ont accepté l’invitation. Cette façon de procéder peut sembler aussi vieille que le monde, mais elle reste incroyablement efficace. Cette étude et bien d’autres sur l’art de la flatterie ont montré que la flatterie a une telle influence que même le soupçon de manipulation ne suffit pas à en effacer les effets positifs.

L’art de la flatterie et des pièges à ego

Ainsi, si l’art de la flatterie est bien utilisé, personne de l’autre côté ne pensera être manipulé, mais en subira les effets sans soupçon ni défense. Les adjectifs valorisants utilisés par le séducteur selon un art correct de la flatterie, sont ceux qui activent chez l’autre personne une perception positive de lui-même, l’amenant à se considérer implicitement comme décrit par le flatteur. Ainsi « conditionnée », la personne agirait alors en conformité avec cette conception implicite d’elle-même en démontrant que les adjectifs qualificatifs avantageux qui lui ont été attribués la définissent réellement.

Mais sommes-nous tous aussi réceptifs à la flatterie ?

Apparemment, ce sont les personnes qui ont une haute opinion d’elles-mêmes qui sont particulièrement sensibles aux compliments et donc plus vulnérables à la flatterie. Les recherches sur l’art de la flatterie indiquent que les personnes ayant une grande estime d’elles-mêmes recherchent naturellement des opinions qui confortent leur bonne opinion d’elles-mêmes, de sorte que les flatteurs sont perçus favorablement. Au contraire, les personnes ayant une faible estime d’elles-mêmes pensent qu’une personne qui les flatte ne les évalue pas correctement ou même qu’elle essaie de les tromper. Par conséquent, ces différences individuelles doivent être prises en compte lors de leurs tentatives de flatterie. Une personne qui a une mauvaise opinion d’elle-même ne devrait pas être trop flattée, mais dans le bon dosage et avec les bons termes, pour éviter le risque de paraître irréaliste et manipulateur ; au contraire, les personnes dont l’estime de soi est exagérée apprécient la flatterie et même les compliments les plus grossiers ont l’occasion d’être accueillis. D’autre part, personne n’est plus sensible à la flatterie que celui qui se flatte lui-même.

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