Consultation Magie ?

Depuis des siècles, hommes et femmes se transmettent des connaissances secrètes et croient au pouvoir des sociétés occultes. La magie a le pouvoir de connaître et de sonder les choses inaccessibles à la raison humaine. Car la magie est une grande sagesse secrète, tout comme la raison est une grande folie publique.  Paracelse (1493-1541)
La magie est la science traditionnelle des secrets de la Nature (.„). Par le moyen de cette science, l’initié est investi d’une sorte de toute-puissance relative et peut agir de façon surhumaine  c’est-à-dire d’une manière qui transcende les possibilités normales de l’homme.  Eliphas Lévi (1810-1875)

LA SOIF de comprendre et de maîtriser les forces invisibles qui animent l’univers est l’un des grands thèmes que l’on retrouve dans toute l’histoire de l’humanité. Au cours des siècles, hommes et femmes n’ont cessé de créer et de proposer de remarquables systèmes de pensée et de croyances pour expliquer et interpréter le monde à qui voulait les entendre, promettant tous d’y faire enfin régner l’ordre et de le dominer. De nos jours, trois de ces systèmes  la religion, la science et la philosophie ont gardé pignon sur rue, forts de leur respectabilité historique et de leur aptitude à s’adapter au fur et à mesure que l’homme élucide les mystères du monde naturel, affinant ses structures sociales et ses capacités intellectuelles. Seule la magie, jadis une discipline aussi rigoureuse et respectable que les trois premières, est tombée en disgrâce : tolérée comme art du spectacle dans la prestidigitation, elle est récusée comme système de pensée. Il fut pourtant une époque où la magie retenait l’attention des esprits éclairés de toute l’Europe, où les plus grands savants cultivaient attentivement et souvent en secret ses connaissances et rituels, ses traditions et doctrines. Et si nous nous refusons à croire aujourd’hui aux grands principes de la pensée magique — que l’homme n’est qu’un modèle réduit de l’ensemble du monde naturel, que toute existence est liée soit à son contraire, soit à son semblable, que la pensée intuitive peut être bien supérieure à la pensée rationnelle et qu’à toutes les époques certains hommes ont possédé des connaissances secrètes capables de mettre en branle les puissances surnaturelles, ces idées continuent pourtant de susciter un intérêt considérable dans un monde que séduit de plus en plus l’exploration parapsychologique. Bien avant les érudits magiciens de la Renaissance, on parlait déjà d’hommes investis de pouvoirs extraordinaires dans les pays de la Méditerranée orientale, d’hommes qui avaient d’ailleurs souvent maille à partir avec les religions établies. Or il se trouvait déjà dans la ville un homme du nom de Simon qui, par ses pratiques magiques, stupéfiait le peuple de Samarie. Il se disait un personnage, et tous, du plus petit au plus grand, s’attachaient à lui : « Cet homme, « disaient-ils, est la Puissance de Dieu, celle qu’on appelle la « Grande. » Ils s’attachaient à lui, parce que depuis un assez long temps il les tenait stupéfaits par ses tours de magie. » Ainsi parle le Nouveau Testament, dans les Actes des apôtres. Selon d’autres textes des premiers chrétiens, le magicien Simon pouvait se rendre invisible, prendre la forme de personnes et d’animaux, traverser les murs de pierre, passer indemne par le feu et voler à travers les airs. La légende nous dit qu’il aurait été condamné à mort par l’empereur Néron, qu’il aurait survécu à la décapitation et qu’il serait devenu magicien à la cour impériale. L’anecdote la plus célèbre est peut-être celle de sa défaite finale : il avait provoqué saint Pierre en duel magique et allait s’envoler par une fenêtre lorsque le saint, faisant appel au pouvoir de la prière, l’envoya s’écraser au sol. On connaît peu de chose de la vie de Simon le Magicien. Certains pensent qu’il s’agit de Simon le Gnostique, chef d’une secte hérétique qui croyait que la voie du salut passe par la connaissance secrète. Comme les premiers Pères de l’Eglise détruisaient tous les textes hérétiques, on ne saura probablement jamais la vérité. Pourtant, quels que soient les liens entre Simon le Magicien et les gnostiques, ni le triomphe de saint Pierre ni la destruction des textes des gnostiques ne réussirent à faire disparaître certaines de leurs idées. Et tout comme les premiers chrétiens doivent beaucoup au judaïsme, les gnostiques ont probablement puisé à diverses croyances orientales et païennes, où la magie était monnaie courante, où les charmes et les pouvoirs mystérieux étaient des articles de foi. Par la suite, lorsque le judaïsme dut se cacher pour échapper à la persécution, il chercha un refuge spirituel dans son propre fonds de connaissances secrètes, la cabale, qui promettait à ceux qui l’étudiaient de révéler les secrets de la vie. La cabale, sûrement très inspirée par la doctrine gnostique, est considérée comme l’un des plus anciens système’ s de la pensée mystique. L’un de ses principes essentiels est que l’être humain possède un « corps spirituel » qui peut se détacher du corps mortel et s’élever à un plan supérieur. Plus au nord, en pays barbare, on trouve aussi la trace de connaissances secrètes chez les Celtes de Grande-Bretagne et d’Irlande, où les druides magiciens étaient déjà bien établis. Presque partout dans les campagnes, le sorcier du village pratiquait une forme rudimentaire de magie. En 1638 encore, un document britannique nous dit que « la Mère Nottingham était bien adroite en son temps pour les eaux… et un certain Harfield, à Pepper Alley, fait très bien pour retrouver les objets perdus. Un autre, à Coleharbour, connaît les planètes. » Parallèlement à cette magie paysanne de jeteurs de sorts, des savants se penchaient sur les anciens grimoires et les systèmes occultes. Pour eux, la magie était le moyen d’atteindre une fin extraordinaire : découvrir et maîtriser les forces surnaturelles. Certains étaient de véritables érudits qui exploraient les profondeurs inconnues de l’esprit. D’au-tres n’étaient que d’aimables charlatans. L’un d’eux fut même un saint, dont les démonstrations magiques furent qualifiées de miracles par l’Eglise. Pourtant, malgré leurs nombreuses différences, ils parlaient tous, chacun à sa manière, cette langue extraordinaire que nous appelons la magie.